Appel pour interdire les arômes de vapotage au Canada

Les organisations de santé publique au Canada exhortent une nouvelle fois le gouvernement fédéral à interdire les arômes de vapotage. Cette mesure, envisagée depuis des années, vise à protéger la jeunesse contre les risques liés à la dépendance à la nicotine, alors que les statistiques montrent des taux alarmants de vapotage chez les jeunes Canadiens.

Sommaire:

Lenteur des mesures malgré des promesses répétées

En 2021, Santé Canada avait annoncé son intention de limiter les arômes de vapotage aux saveurs menthe, menthol et tabac. Cette proposition était fondée sur des études démontrant que les saveurs sucrées et fruitées attirent particulièrement les jeunes et leur donnent l'impression que le vapotage est inoffensif. Cependant, bien que la mise en œuvre de ces restrictions ait été prévue pour juin 2024, le projet reste bloqué.

Les retards sont attribués à des contraintes logistiques et à des priorités politiques fluctuantes, notamment en raison des possibles élections fédérales au printemps. Plusieurs provinces canadiennes, telles que le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, ont cependant pris les devants en instaurant leurs propres interdictions.

Une épidémie de vapotage chez les jeunes

Le vapotage est devenu un problème de santé publique majeur au Canada. Près de la moitié des jeunes adultes ont essayé de vapoter au moins une fois, ce qui place le pays parmi les leaders mondiaux des taux de vapotage chez les adolescents. Les experts signalent également que deux tiers des adolescents qui vapotent n’ont jamais fumé auparavant. Cette tendance alarme les autorités, car elle contribue à créer une nouvelle génération dépendante à la nicotine.

Des recherches montrent que les dommages pulmonaires liés au vapotage peuvent survenir après quelques années, un effet qui contraste avec les décennies nécessaires pour observer des dégâts similaires chez les fumeurs de cigarettes. En dépit des allégations selon lesquelles le vapotage serait un outil efficace pour arrêter de fumer, il n’a jamais été officiellement approuvé au Canada comme méthode de sevrage tabagique.

Résistance de l’industrie et appels à l’action

L’industrie du vapotage s’oppose fermement à une interdiction des arômes, affirmant qu’elle pourrait inciter la création d’un marché noir non réglementé et priver les fumeurs adultes d’alternatives aux cigarettes. Pourtant, de nombreux experts en santé publique soulignent que ces arômes, souvent nommés d’après des friandises ou des saveurs enfantines, ciblent indéniablement les jeunes.

Les autorités sanitaires réclament une approche nationale uniforme pour garantir une application efficace des règlements. L’absence de mesures fédérales permet à l’industrie du vapotage de contourner les interdictions locales, aggravant ainsi le problème.

Une crise qui exige des mesures immédiates

Face à l’inaction du gouvernement, les experts s’accordent sur l’urgence d’agir. Une interdiction nationale des arômes de vapotage est perçue comme un moyen essentiel pour réduire l’attractivité de ces produits auprès des jeunes. Si des mesures rapides ne sont pas prises, la crise pourrait s’aggraver, remplaçant une épidémie de tabagisme par une nouvelle dépendance à la nicotine.

En conclusion, les appels à interdire les arômes de vapotage se multiplient, mais les décisions tardent. Alors que les provinces prennent l’initiative, le gouvernement fédéral doit montrer un engagement ferme pour protéger les générations futures et faire face à une crise de santé publique grandissante.

Source: cbc.ca