Chute des admissions internationales dans les collèges canadiens

Les établissements postsecondaires au Canada font face à une réduction massive des demandes internationales, une situation exacerbée par la décision du gouvernement fédéral de réduire les permis d’études délivrés. Selon une analyse récente, les demandes d’admission ont chuté de 54 %, mettant en péril la viabilité de nombreuses institutions.

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Les chiffres - une réduction des permis d’études internationaux

En septembre dernier, le gouvernement canadien a annoncé une réduction des permis d’études délivrés aux étudiants internationaux.

  • 2024 - objectif fixé à 485 000 permis.
  • 2025-2026 - cible abaissée à 437 000 permis.

Ces décisions visent à réajuster les besoins du marché du travail canadien et à contrer certaines pratiques abusives dans le secteur privé. Cependant, ces coupes ont des conséquences directes sur les institutions publiques. Selon Pari Johnston, présidente de Colleges and Institute Canada, plusieurs programmes, notamment dans les métiers spécialisés et les soins de santé, risquent d’être annulés faute d’étudiants.

Un impact accru sur les régions éloignées

L’un des problèmes majeurs soulignés est l’impact sur les communautés rurales et éloignées.

  • Les collèges et universités dans ces régions dépendent souvent fortement des étudiants internationaux pour maintenir leur offre éducative.
  • Le manque d’investissement dans l’éducation publique, combiné à ces réductions, exacerbe les défis budgétaires.

Selon Johnston, cette situation pourrait limiter l’accès à l’éducation supérieure pour les Canadiens vivant dans ces zones, aggravant les inégalités régionales.

Restrictions des permis de travail post-diplôme

Parallèlement, le gouvernement a resserré les critères pour les permis de travail post-diplôme. Seuls les étudiants diplômés dans des domaines liés aux pénuries à long terme sur le marché de l’emploi peuvent désormais y prétendre.

Alan Shepard, président de Western University, a critiqué cette mesure, soulignant qu’elle ne tient pas compte des besoins économiques régionaux. Les étudiants internationaux apportent non seulement des perspectives innovantes, mais aussi une diversité essentielle pour enrichir l’expérience éducative.

Le Canada, un choix moins attrayant pour les étudiants internationaux

Selon Meti Basiri, cofondateur d’ApplyBoard, le Canada, autrefois premier choix pour les étudiants internationaux, a reculé au troisième rang derrière les États-Unis et le Royaume-Uni.

Une analyse récente indique que le nombre de permis d’études accordés en 2024 sera 47 % inférieur à celui de 2023, dépassant les prévisions initiales du gouvernement (35 %). Basiri explique que les nouvelles politiques envoient un message négatif aux étudiants potentiels, remettant en cause l’image accueillante du Canada.

Un débat sur les responsabilités

Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a également critiqué certaines institutions privées qu’il a comparées à des « usines à diplômes ». Bien que cette déclaration vise les établissements à but lucratif, elle a suscité des réactions négatives.

Pari Johnston a dénoncé des propos « nuisibles », affirmant qu’ils stigmatisent tout le secteur, y compris les institutions publiques. D’autres acteurs, comme Peter Bethlenfalvy, ministre des Finances de l’Ontario, rejettent la faute sur le gouvernement fédéral pour une gestion « maladroite » du dossier de l’immigration.

Ce contexte complexe met en lumière les défis croissants du système éducatif canadien, partagé entre objectifs éc

Source: cbc.ca