L’impact des catastrophes climatiques sur les fermes du Fraser Valley
Depuis 2017, les exploitations agricoles de la C.-B. n'ont plus réalisé de bénéfices, avec une détérioration continue depuis 2020. Le point de rupture a été atteint en 2024. Cette année-là, une vague de froid historique a détruit des récoltes entières.
La région du Fraser Valley a particulièrement souffert en 2021 :
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1 100 fermes ont été touchées par les inondations.
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Plus de 60 000 hectares de terres agricoles ont été perdus.
Jennifer Woike explique que le changement climatique a été un facteur déterminant, avec des événements extrêmes successifs :
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2021 : Dôme de chaleur, suivi d'inondations automnales.
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2023 : Sécheresse et incendies sans précédent.
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2024 : Gel destructeur au printemps.
Elle ajoute que les programmes d’indemnisation existants sont lents, complexes, et ne couvrent qu’environ 70 % des pertes.
Des coûts d’exploitation insoutenables dans le Lower Mainland
La C.-B. est la province la plus chère du pays pour l’exploitation agricole. D'après Woike :
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Le prix des terres agricoles y est prohibitif.
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Un éleveur de volailles doit investir plusieurs millions de dollars pour obtenir une surface adéquate.
L’absence de terres agricoles abordables empêche l’installation de nouvelles générations de producteurs. Le programme de Réserve de terres agricoles (RTA), en place depuis 1973, protège actuellement 4,6 millions d’hectares. Toutefois, sa structure n’a pas été mise à jour depuis plus de 50 ans.
Tarifs américains et dépendance aux importations
L’introduction possible de nouveaux tarifs par les États-Unis inquiète les agriculteurs de la province, fortement dépendants des importations d’engrais et de pesticides. Depuis la pandémie, les coûts de ces intrants ont explosé :
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+30 % à +100 %, selon les produits.
Le gouvernement de la C.-B. a investi 175 millions de dollars dans les cultures fruitières entre 2020 et 2024. Une force spéciale a également été créée pour analyser les problèmes de rentabilité.
La situation provinciale comparée en chiffres
Voici un tableau comparatif des pertes et gains agricoles par province entre 2016 et 2024 :
Province | Tendance 2024 | Valeurs approximatives |
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Colombie-Britannique | Perte de 456,9 M$ | En baisse continue |
Nouvelle-Écosse | Perte constante | -62 M$ en 2024 |
Île-du-Prince-Édouard | Gains croissants | +110 M$ en 2024 |
Québec | Profits stables | Jusqu'à 1,4 G$ |
Ontario | Fortes hausses | Jusqu'à 2,6 G$ |
Manitoba | Pic à 3 G$ | En croissance |
Saskatchewan | Le plus élevé : 9,9 G$ | Stabilité |
Alberta | 6,5 G$ en 2024 | Très haute performance |
La Colombie-Britannique est l’unique province à afficher des pertes nettes continues depuis 2017.
Produits exportés - les fruits et légumes les plus rentables
Principales exportations de fruits (2014–2025)
Produit | Valeur cumulée |
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Bleuets | 2,9 G$ |
Cerises | 802,4 M$ |
Canneberges | 534,1 M$ |
Fruits à coque | 367,5 M$ |
Pommes | 224 M$ |
Principales exportations de légumes (2014–2025)
Légume | Valeur cumulée |
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Champignons | 2,54 G$ |
Poivrons | 1,09 G$ |
Tomates | 853,6 M$ |
Concombres / cornichons | 165,4 M$ |
Les bleuets et les champignons sont les produits agricoles les plus exportés de la province, représentant ensemble plus de 5 milliards de dollars.
Vers une réforme de la réserve agricole
Le ministère de l'Agriculture, dirigé par Lana Popham, affirme travailler avec les producteurs à un système alimentaire durable. Un inventaire mis à jour de la Réserve de terres agricoles est en cours pour permettre des décisions politiques plus adaptées.
Le gouvernement souhaite augmenter la production dans la RTA tout en facilitant l’accès au financement en cas de catastrophe.
Source: CBC