Table des matières:
- Les chiffres inquiétants - des millions sans médecin de famille
- Les stratégies locales pour attirer les médecins
- Des approches novatrices - le cas d’Orillia
- Vers une solution durable
Les chiffres inquiétants - des millions sans médecin de famille
Le président du Collège, Jobin Varughese, a exprimé son inquiétude face à une tendance préoccupante : de nombreux médecins de famille nouvellement diplômés quittent leur pratique dans les cinq premières années suivant leur résidence. Par ailleurs, une récente étude indique que 65 % des médecins envisagent de cesser leur activité d’ici cinq ans. Ces statistiques exacerbent la pression sur les communautés, qui peinent déjà à répondre aux besoins de soins de santé primaires.
Dans des municipalités comme Brockton, où vivent environ 10 000 personnes, les défis sont évidents. La semaine dernière, un nouveau médecin a accepté 500 patients lors de son arrivée, avec une liste d’attente équivalente pour l’épouse du médecin, en cours de certification au Canada. Ce recrutement, bien que positif, souligne l’ampleur des besoins.
Les stratégies locales pour attirer les médecins
Depuis 20 ans, Brockton dispose d’un comité de recrutement dédié, offrant des incitations telles que l’annulation de dettes étudiantes et des cliniques médicales financées par la municipalité. Cette année, six nouveaux médecins ont été recrutés, mais trois autres sont encore nécessaires. Chris Peabody, maire de Brockton, qualifie cette compétition entre municipalités de véritable « course aux armements ». Sans les ressources nécessaires, certaines communautés risquent de rester à la traîne.
Des mesures similaires ont été adoptées dans la région de Niagara, où un spécialiste du recrutement a signalé des primes pouvant atteindre 100 000 $ pour fidéliser les médecins pendant plusieurs années. Toutefois, ces initiatives mettent en lumière les limites financières des municipalités, qui réclament une base de financement commune pour égaliser les chances.
Des approches novatrices - le cas d’Orillia
Au nord de Toronto, la ville d’Orillia a entrepris un projet unique pour remédier au problème. Avec un budget de 500 000 $, la municipalité transforme un espace dans l’hôtel de ville en cabinet médical et clinique sans rendez-vous. Les nouveaux médecins bénéficieront d’un soutien pour les frais administratifs et de location, souvent des obstacles à l’établissement d’une pratique.
Inspirée par une initiative similaire de Colwood en Colombie-Britannique, cette approche permettrait aux médecins d’exercer tout en facturant les soins via l’Assurance-santé de l’Ontario (OHIP). Ralph Cipolla, conseiller municipal, a déclaré que ce projet pourrait accueillir trois ou quatre médecins dans un premier temps, avec pour objectif de pérenniser leur installation à Orillia.
Vers une solution durable
Bien que prometteuses, ces initiatives ne suffiront pas à elles seules. Jobin Varughese insiste sur la nécessité de réduire la charge administrative des médecins, grâce à des outils comme l’intelligence artificielle, et d’améliorer leur rémunération. Par ailleurs, des programmes de mentorat et des équipes de soins collaboratifs sont indispensables pour maintenir l’engagement des professionnels de santé.
Avec la récente nomination de Jane Philpott, chargée de garantir un médecin de famille à chaque résident d’ici cinq ans, le gouvernement de Doug Ford mise sur des investissements historiques et une expansion des programmes de formation médicale. Cependant, le succès de ces efforts dépendra de la coordination entre les municipalités, les autorités provinciales et les professionnels de santé.
La crise des médecins de famille en Ontario illustre l’urgence d’agir pour garantir des soins accessibles à tous. Grâce à des solutions innovantes et une collaboration accrue, les communautés espèrent inverser cette tendance préoccupante.
Source: globalnews.ca